Valentin Retailleau : « J’étais dans une spirale noire »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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C’était il y a un an, pratiquement jour pour jour. Le 28 mai 2022, Valentin Retailleau remportait la quatrième étape de l’Alpes Isère Tour (2.2), 24h après avoir annoncé la couleur (lire ici). Depuis, l’ancien sociétaire de l’équipe AG2R Citroën U23 est passé pro au sein de la maison-mère. Et pour sa première saison complète dans la WorldTeam, il a connu un début d’année 2023 délicat. “Ce n'est pas facile. J'ai enchaîné pas mal de grosses courses en WorldTour, notamment les Flandriennes. Ce sont des courses très prenantes, physiquement comme mentalement. J'ai fait beaucoup de boulot et ça ne me permettait pas forcément de finir les courses”, relate celui qui comptabilise en effet dix abandons depuis le début de saison.

Arrivé à près d’un quart d’heure du vainqueur sur le Grand Prix de Marseille-La Marseillaise puis toujours loin des meilleurs depuis, le Limousin a vite compris qu’il lui restait beaucoup de boulot pour espérer faire une grande carrière chez les pros, lui qui a pourtant réalisé de nombreux très jolis coups durant ses années Espoirs, à commencer par son titre de Champion de France sur route U23 ou sa victoire d’étape au Tour de Bretagne. “Je savais que ça allait être dur. C'est un nouveau monde, de nouvelles méthodes d'entraînement que je découvre au fur et à mesure. Il me faut un temps d'adaptation. J'étais préparé à ça, je savais que je n'allais pas écraser...”, insiste-t-il auprès de DirectVelo, en marge de la Mercan’Tour Classic Alpes-Maritimes (1.1).

« J'AI SU REBONDIR »

L’athlète de 22 ans a également dû composer avec un calendrier changeant. “J'ai souvent été remplaçant, je n'ai pas toujours eu le temps de bien m'entraîner avant tel ou tel rendez-vous. La marche est très haute alors quand en plus, physiquement tu n'es pas au niveau, ça devient vite un enchaînement de galères tous les week-ends”, concède celui qui était pourtant passé tout près d’un premier succès pro l’été dernier, pour ses débuts chez AG2R Citroën, quand il avait pris la 2e place d’une étape du Tour de Burgos, au lendemain du succès de son coéquipier Bastien Tronchon.

Dans ces conditions, Valentin Retailleau a dû se faire violence pour ne pas baisser les bras et trouver les ressources pour se relancer. “J'étais dans une spirale noire durant tout le début de saison mais là ça revient plutôt bien. Les 4 Jours de Dunkerque se sont bien passés pour moi, je suis content, ça m'a fait du bien. Je sens que je progresse. J'ai su rebondir. Maintenant, j'espère que le reste de la saison va bien se passer. Je vois les progrès effectués et je compte bien continuer comme ça”.

« ÇA FAIT PARTIE DU BOULOT »


Très fatigué par sa période des Classiques - de Kuurne-Bruxelles-Kuurne jusqu’à l’Amstel Gold Race -, Valentin Retailleau a pris le temps de souffler entre mi-avril et début mai. “Depuis, j’ai repris en Bretagne et j’ai senti que ça allait mieux”, se satisfait le puncheur. Mi-mai, son directeur sportif Nicolas Guillé analysait la situation du néo-pro. “Il est passé par des phases difficiles comme tous les néo-pros. Il a enchaîné de grosses compétitions, et notamment des courses qui n’étaient pas prévues à son programme (...). Il doit faire le dos rond et continuer de travailler en gardant le moral (...) Ces moments compliqués font partie du métier” (lire ici).

Désormais, voilà l’ancien lauréat de Poinçonnet-Panazol prêt à confirmer cette dynamique légèrement plus favorable. Reste tout de même cette zone floue quant à son calendrier. “Je suis remplaçant pour le Tour de Suisse. Sinon, j’irai peut-être courir en Belgique le week-end prochain. C'est clair que mentalement, c'est difficile de se projeter mais ça fait partie du boulot. Il faut faire les tâches ingrates, il n'y a rien à dire là-dessus, c'est tout à fait normal. J'ai eu de la chance de faire de belles courses, il faut passer par là”.

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