Petit à petit, Carter Guichard prend ses marques. Le Franco-Néo-Zélandais découvre actuellement la catégorie Juniors sous le maillot d’AG2R Citroën U19, lui qui est licencié dans le club affilié Plus de Sport. Embêté par quelques soucis de santé et par plusieurs chutes depuis le début de saison - il est notamment tombé deux fois lors de la Gipuzkoa Klasikoa, au Pays basque espagnol -, le voilà enfin apte à pleinement s’exprimer. Et il l’a prouvé le week-end dernier en terminant 3e à Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes) puis 9e au sommet de la Montagne de Lure (Alpes-de-Haute-Provence) lors des troisième et quatrième manches du Tour de la Région Sud PACA.

“Je suis content de ce résultat. C’est mon premier podium en France après un début de saison compliqué à cause de plusieurs chutes, rappelle celui qui a dû se débrouiller tout seul en Provence. J’étais isolé. Les coureurs de La Pomme étaient onze, ils en ont bien profité en attaquant à tour de rôle jusqu’à ce que leur coureur le plus fort y aille. Il n’y a rien à redire sur le résultat”, concédait-il samedi après-midi auprès de DirectVelo en évoquant la victoire en solitaire d’Hugo Tapiz (voir classement). Le Marseillais a pris la fuite, seul, à l’entame du dernier des quatre tours d’un circuit accidenté. “J’espérais qu’on puisse rentrer dans la descente car on avait de bons descendeurs dans le groupe de poursuite mais visiblement, il descendait bien aussi. J’ai compris à 7-8 bornes de l’arrivée que c’était fini pour la victoire”.

EN NOUVELLE-ZÉLANDE SEPT MOIS DANS L'ANNÉE

Le coureur de 16 ans - médaillé de bronze du Championnat de Nouvelle-Zélande U19 sur route en février dernier - se décrit avant tout comme un puncheur qui aime les petites ascensions. “Je me doutais qu’il serait compliqué de rester avec les meilleurs sur la Montagne de Lure car c’est long pour moi, mais j’ai quand même tenu le groupe maillot jaune jusqu’à trois-quatre bornes du sommet. Quand les plus forts ont accéléré, j’ai gardé mon rythme. Je ne suis pas déçu. C’était ma première fois sur une arrivée au sommet. Je n’avais pas mes meilleures jambes mais ce n’est pas si mal”, synthétisait à chaud après la course l’athlète qui a une mère néo-zélandaise et un père français.

Ce podium puis ce nouveau Top 10 font du bien au « Kiwi », venu sur l’épreuve avec sa mère et sa marraine. “Je me suis bien entraîné depuis les pépins du début de saison pour me remettre dedans. C’était dur moralement mais ça commence à aller mieux, ce résultat va m’aider”. Carter Guichard parle (évidemment) parfaitement français et il est né en France, bien qu’il passe légèrement plus de temps en Nouvelle-Zélande qu’en France chaque année - environ sept mois contre cinq -. “Le plus souvent, je me déplace sur les courses avec ma mère mais sinon, c’est avec AG2R bien sûr, ou avec l’UC Voironnaise, qui m’a bien formé l’année dernière, via aussi le comité d’Isère”, précise le résident de Saint-Georges-de-Reneins (Rhône), dans le Beaujolais. Après avoir pris goût à la montagne dimanche dernier, il affrontera certains des meilleurs grimpeurs du peloton dans un peu moins de quinze jours sur les routes de la Classique des Alpes.