Nouveau départ pour le CC Nogent-sur-Oise. Après une année 2022 prolifique, c'est une saison totalement différente qui se profile. "On a eu beaucoup de départs à l'intersaison. On a dû rebâtir avec un groupe un peu plus réduit. Fatalement, on savait qu'on n'aurait pas le même rendement que l'année dernière". Il faut dire que sur l'exercice précédent, à la même période, l'équipe nordiste avait déjà neuf victoires. Cette année, les Nogentais sont encore à la recherche d’un premier succès, bien qu'ils aient déjà décroché six podiums. "Je pense qu'on a manqué de réussite", confie Nicolas Louis, le directeur sportif de l'équipe, au micro de DirectVelo. "On aurait pu gagner dès le début de saison sur les Boucles du Haut-Var, mais Guillaume Dauschy s'est fait battre de pas grand-chose. Ensuite, on a eu Louka Matthys qui a enchaîné les podiums, mais qui est toujours tombé sur quelqu'un de plus rapide".

Cette disette n'inquiète pas l'équipe basée dans l'Oise, qui préfère relativiser. "Je suis satisfait du comportement des coureurs. On a déjà quatre ou cinq coureurs qui ont été en position de l'emporter, c'est pas mal. Comme je leur dis souvent, une journée réussie, c'est quand on peut jouer la gagne". Cette course à la première victoire n'affecte d'ailleurs pas le moral des coureurs, qui gardent l'optimisme avec eux. "On quitte les courses avec le sourire. Il n'y a qu'à tourner autour du camion le dimanche pour le constater, les coureurs rigolent beaucoup. On a de la chance d'avoir un groupe où tout le monde s'entend bien".

LES COURSES PAR ÉTAPES DANS LE VISEUR

Sportivement, le CC Nogent-sur-Oise fait également des choix. Avec deux manches de Coupe de France qui arrivent coup sur coup, un effectif de onze coureurs peut sembler juste. "L'enchaînement Chrono 47 et Tour du Gévaudan n'est pas évident pour nous. Ce sont deux épreuves complètement différentes". De manière générale, la Coupe de France n'est pas prioritaire pour la formation de Nogent, bien que la compétition reste une belle vitrine pour tous les coureurs. "L'objectif est de bien figurer, mais on ne fait pas une fixette sur la Coupe de France. Ce sont des courses tellement aléatoires, où tout le monde est tendu. C'est compliqué de sortir une vraie performance. Mais on essaiera de bien faire".

Pour autant, les hommes dirigés par Nicolas Louis ne sont pas sans ambitions. Avec un programme articulé de façon à faire trois semaines de courses Élites, puis une semaine en Toutes Catégories, leurs prochains objectifs arrivent à grand pas. Avec les courses par étapes en point de mire. "On va aller sur le Tour de la Manche puis quelques Élites en Normandie. Ensuite, on aura un gros rendez-vous avec la Ronde de l'Oise en Classe 2. Une course avec les pros à la maison, c'est important. On ira également sur le Tour Nivernais Morvan. Malgré un effectif réduit, on est les vainqueurs sortants, alors on ira là-bas".

LA RECHERCHE D’UN MODÈLE VIABLE

L'année dernière, le CC Nogent-sur-Oise comptait seize coureurs, contre onze cette fois-ci. De quoi nécessiter quelques ajustements. Mais là encore, Nicolas Louis y voit du positif. "C'est sûr que pour les programmes, ça peut être compliqué. Ça fait courir certains mecs souvent. Mais on s'adapte. Par exemple, au lieu de faire deux fronts, on n’en fait qu'un seul. Ça permet de laisser au repos ceux qui sont fatigués ou blessés. Et aussi, pour la cohésion, c'est plus agréable". Cette décision de partir avec un effectif réduit a été un choix, mais aussi une nécessité dont s'est accommodé le club. "L'année dernière, c'était compliqué financièrement. Il a fallu faire des choix, pour réduire la voilure. Mais il n'y a pas de soucis avec ça".

Les équipes doivent jongler entre le sportif et l'économique, et la réduction des effectifs semble être une des solutions envisagées. "Quand on voit l'évolution des coûts de fonctionnement, que ce soit sur les stages, les engagements, le matériel, la restauration et les déplacements, je suis bien content de n'avoir que onze coureurs". Plutôt que "d'aller dans le mur", le CC Nogent-sur-Oise a préféré jouer la prudence. Et cette stratégie pourrait être suivie par d'autres formations. "La situation n'est pas très encourageante. Au vu de l'évolution, je ne serais pas étonné que dès l'année prochaine, des équipes à 18-20 coureurs diminuent leur effectif, pour être environ au même nombre que nous". Le questionnement est même poussé encore plus loin. "En ce moment, on a 27 équipes en N1. Mais en France, est ce qu'on a vraiment le vivier pour faire 27 effectifs avec quinze vrais coureurs Élites ? Je n'en suis pas vraiment sûr".