Tour du Loir-et-Cher : Sprint inévitable puis critérium explosif ?

Crédit photo Kim Charlton

Crédit photo Kim Charlton

Personne n’a été surpris du scénario de la quatrième étape du Tour du Loir-et-Cher. Malgré, une fois encore, de nombreuses offensives dans le final - un groupe d’une dizaine de coureurs est sorti à quelque 50 bornes de l’arrivée -, ce sont les sprinteurs qui ont eu le dernier mot dans les rues de Vernou-en-Sologne (voir classement). Pas verni depuis le début de l’épreuve, Florian Dauphin se contente une nouvelle fois d’un fond de Top 10. J’ai accumulé la malchance depuis le début de la semaine. J’ai crevé trois fois dont deux fois sur le circuit final, hier (jeudi) et avant-hier (vendredi). Sur la troisième étape, c’était au pire moment possible, dans le premier tour du petit circuit final. J’ai eu le temps de rentrer mais pas de remonter à l’avant et c’est sorti sans moi… Cette crevaison m’a sûrement coûté ma place à l’avant… Aujourd’hui (samedi), on savait qu’il y aurait un massif. J’avais pour consigne d’aller faire le sprint”, synthétisait le leader de la formation Cre’Actuel-Marie Morin-U 22 auprès de DirectVelo, en début de soirée.

ALEXANDER KONIJN ENFERMÉ, LE VENDÉE U CHAHUTÉ

La stratégie de l’AVC Aix-en-Provence, autour de son leader néerlandais Alexander Konijn, a été sensiblement la même que du côté breton. Ça roulait très vite. En début d’étape, tout le monde voulait prendre l’échappée. Je suis resté tranquillement dans le peloton avec mes coéquipiers. Puis quand on a compris définitivement qu’il y aurait un sprint massif, l’équipe a travaillé pour moi. Jérémie (La Grenade) m’a très bien placé et positionné jusque dans le dernier virage. Malheureusement, je me suis fait bloquer à un moment important et j’ai dû freiner. J’ai perdu de la vitesse à ce moment-là. C’est dommage car je pense qu’un Top 5 était possible”, regrette celui qui a pris la 9e place de l’étape.

Après avoir fait parler sa force collective lors du sprint du premier jour - pour la 4e place -, le Vendée U souhaitait également décrocher un nouveau résultat au sprint. “On est simplement déçus de ne pas avoir pu reproduire le schéma du premier jour”, lance Noah Knecht. Car cette fois-ci, tout ne s’est pas parfaitement déroulé dans le final pour la réserve du Team TotalEnergies. “Comme on se doutait que ça finirait au sprint, on est resté autour de Lucas (Boniface) dans les 70 derniers kilomètres. On a changé l’ordre du train en s’adaptant aux circonstances, et aux blessés… Mais on a eu du mal à trouver nos automatismes, on s’est perdu dans le final”. De surcroît, le néo-sociétaire de la N1 vendéenne a le sentiment de ne pas avoir été pleinement respecté dans le final, tant lui et ses coéquipiers se seraient fait bousculer par des coureurs de Conti. “On a eu deux-trois imprévus, on s’est fait bouger par des mecs qui ne nous respectent pas trop… On a été trop gentils mais on va être revanchards là-dessus demain (dimanche). On a totalement notre place ici en Classe 2, on sait ce que l’on vaut et on compte bien le montrer encore sur la dernière étape. On n’a pas de complexes”, prévient-il.

UN CLASSEMENT GÉNÉRAL FIGÉ ?

Le VCP Loudéac, pour sa part, n’avait pas vraiment de leader pour lequel travailler en fin de course. Alors Nicolas Silliau et Dimitri Soulabaille ont pris part à une échappée dans le final. “Mais sans surprise, il n’y avait pas grand-chose à faire face aux routiers-sprinteurs”, admet leur coéquipier Antoine Hue. Même chose pour les représentants du Guidon Chalettois, le club régional. “Il n’est pas facile de sortir son épingle du jeu, il faut courir au millimètre et bien communiquer. Je trouve qu’on se débrouille plutôt bien, on a gratté un Top 20, c’est un bon résultat. Physiquement, on tient la route même si on manque d’expérience face aux mecs de Conti, analyse Axel Habert. Les victoires se jouent dans les tout derniers instants de la course, sur le placement. Hier (vendredi), il fallait être dans les dix-quinze premiers pour espérer être dans le bon groupe qui est parti, mais j’étais trop loin pour espérer tenter le coup…”.

À quoi s’attendre, désormais, pour la cinquième et dernière étape, disputée sous forme de critérium dans les rues de Blois, sur la courte distance de 97,5 km ? “J’imagine que ça risque d’être bien contrôlé, avec un nouveau sprint massif. Mais l’arrivée sera un peu plus punchy qu’aujourd’hui (samedi), ça devrait être mieux pour moi. Il faudra quand même être vigilant aux coups qui pourraient sortir, au cas où”, répond Florian Dauphin. Alexander Konijn imagine un scénario légèrement différent. “Je ne vois pas forcément un sprint massif, je dirais plutôt un groupe d’une vingtaine de coureurs. D’ailleurs, ce serait mieux pour moi comme pour l’ensemble de l’équipe. Si ça bouge, on va tenter de suivre les mouvements”.

L’ENVIE D’ASSISTER À UNE COURSE DE MOUVEMENTS

Au Guidon Chalettois, on va tenter de s’adapter. “Chaque équipe bien placée avec son leader va tenter de garder sa place au général. Dans tous les cas, on va être offensifs. Et s’il y a une arrivée massive, on tentera de communiquer au mieux pour savoir quelle carte privilégier entre Thibaud (Bridron) et Louis (Hardouin)”, détaille Axel Habert. Du côté du Vendée U de Noah Knecht, on pense à “un écrémage par l’arrière” et une arrivée sur laquelle tout est possible. “Un costaud pourrait sortir dans le final ou faire le coup du kilomètre… Mais je vois bien un sprint malgré tout. Pas forcément un massif, mais un sprint… Mais s’il y a une course de mouvements, ça peut nous arranger”, ajoute-t-il, dans la lignée des propos d’Alexander Konijn.

Pour les coureurs de Loudéac, enfin, le sprint n’est pas véritablement une option. “On n’a pas eu de gros résultats tout au long de la semaine mais ce sera peut-être pour cette fois-ci. Le profil nous conviendra un peu plus, ça pourrait être explosif et moins contrôlé dans le final. Même si c’est au format critérium, ça devrait rouler pleine quille et il pourrait y en avoir de partout. Le problème, c’est que quand le peloton roule à 50 km/h, il faut être à 60 pour espérer sortir… Mais il y a une petite bosse sur le circuit, encore une fois, alors pourquoi pas…”, conclut Antoine Hue. Alors, quel scénario ce dimanche ? Verdict en fin d’après-midi.

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