Mathieu Van der Poel : « Impossible de faire mieux »

Crédit photo Pauline Ballet / ASO

Crédit photo Pauline Ballet / ASO

Vainqueur de Milan-San Remo, 2e de l’E3 Saxo Classic, 2e du Tour des Flandres… Et désormais lauréat de Paris-Roubaix. Mathieu Van der Poel a été exceptionnel lors de la période des Classiques du printemps. Battu par un Tadej Pogacar impérial il y a une semaine, sur le « Ronde », le Néerlandais s’est cette fois-ci montré le plus fort, même si la crevaison de son grand rival Wout van Aert dans le Carrefour de l’Arbre a peut-être changé le scénario final de la course. DirectVelo était présent à la conférence de presse du coureur d’Alpecin-Deceuninck, qui remporte ce dimanche son quatrième Monument. Entretien.

DirectVelo : Après Milan-San Remo, te voilà vainqueur de Paris-Roubaix, ton deuxième Monument de la saison !
Mathieu Van der Poel : J’ai connu l’une des meilleures journées de ma carrière sur le vélo. C’est incroyable de gagner ici ! C’est dur à décrire. Arriver seul, sur le vélodrome, c’est quelque chose… La façon dont on a couru, Jasper (Philipsen) qui termine 2e… Il était impossible de faire mieux. Il faut réaliser que c’est extraordinaire de faire le doublé ici. On a couru à la perfection. Je n’ai jamais réalisé une si belle saison sur les Classiques. On va bien fêter ça ce soir car il n’est pas sûr que l’on revive ça un jour.

« SI C’EST DE MA FAUTE, JE TIENS À M’EXCUSER »

On t’a senti aérien sur les pavés et dans les portions techniques, où tu as fait parler tes qualités de crossman… Parfois, tu nous as même fait peur !
Honnêtement, moi, je ne me suis jamais fait peur. J’ai toujours eu le sentiment d’être en contrôle. Quand j’ai les choses en main, je n’ai pas tendance à vite prendre peur. C’est plutôt le cas quand tu es dans un peloton et que tu ne contrôles pas tout. Mais lorsque je suis seul devant, ça va, je gère. 

Il y a eu deux faits de course majeurs dans le final. D’abord, la chute de John Degenkolb… 
Je n’ai pas encore vu les images. Je ne sais pas si c’est de ma faute ou s’il a accroché un spectateur, ou autre… Si c’est de ma faute, je tiens à m’excuser. En tout cas, par chance, j’ai pu rester sur mon vélo.

Puis Wout van Aert a crevé dans le Carrefour de l’Arbre, alors qu’il venait d’attaquer…
C’était à un moment crucial, c’est sûr. C’est dommage pour Wout, il n’a pas eu de chance. Comme je le disais avant la course, sur Paris-Roubaix, tu as besoin d’avoir des jambes mais aussi de la chance. J’avais les deux aujourd’hui (dimanche). Le final aurait été totalement différent sans sa crevaison, c’est sûr. Je me sentais très fort aussi. Wout était isolé et au début, il ne voulait pas trop collaborer, je ne sais pas pourquoi… À un moment donné, on aurait pu partir tous les deux. Il a fait une belle course. S’il n’avait pas crevé, j’imagine qu’on serait arrivés dans le vélodrome ensemble.

« C'ÉTAIT TRÈS BIZARRE »

Ton coéquipier Jasper Philipsen, quant à lui, a été un appui précieux ! T’a-t-il surpris ?
Je savais qu’il était très fort et qu’il était l’un des plus à l’aise de l’équipe sur les pavés. Mais ce qu’il a fait aujourd’hui m’a un peu surpris pour être honnête, oui.

Encore une fois, ce Monument a été couru à une vitesse folle, sans que ça ne débranche à quelconque moment ! 
C’était très bizarre. Il n’y a pas eu d’échappée… C’était à bloc du début à la fin, comme au Tour des Flandres. J’ai entendu que c’était l’édition la plus rapide de l’histoire, c’est quelque chose… Mais à vrai dire, c’était plutôt pas mal pour moi. Au plus la course est dure, au mieux c’est pour moi. Quand on voit les gars qu’il y avait devant, on comprend qu’il n’était pas facile de les sortir de la roue.

Tu réalises une campagne de Classiques exceptionnelle, après avoir connu une période bien plus délicate il n’y a pas si longtemps, notamment au moment du dernier Mondial…
Je me suis préparé pour ça. Cette année, j’avais la volonté de moins courir et d’être à 100% à chaque fois que je serais en compétition. J’ai aussi légèrement changé ma façon de m’entraîner. Même si j’ai été battu par un grand Tadej Pogacar au Tour des Flandres, j’ai été capable de maintenir un rythme très élevé jusqu’au bout, et je l’ai encore fait aujourd’hui. Par le passé, je n’étais pas toujours capable de tenir comme ça dans les quinze derniers kilomètres de la course. Je suis plus fort que je ne l’étais avant.

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