Jasper Philipsen, le plus rapide des funambules

Crédit photo Francis SPRUYT / DirectVelo

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Jasper Philipsen est reparti sur des bases très élevées. Lauréat à neuf reprises en 2021, pour ensuite le même bilan comptable en 2022, il vient de décrocher - ce mercredi - son quatrième bouquet de l’exercice annuel actuel en enlevant, au sprint massif, le Grand Prix de l’Escaut (voir classement). Un succès qui s’ajoute à ses deux victoires d’étapes sur Tirreno-Adriatico puis à la Classic Brugge-De Panne. Et pour l’emporter à Schoten, dans la province d’Anvers, il ne fallait pas être cardiaque, puisque le sprinteur d’Alpecin-Deceuninck n’a pas hésité à passer tout près des barrières pour déborder son compatriote Edward Theuns (Trek-Segafredo), avant que l’Australien Sam Welsford ne tente de passer par un trou de souris encore plus étroit et ne manque de tomber. Le sprinteur du Team DSM s’est finalement ravisé juste avant le franchissement de la ligne. “J’ai essayé d’être le plus réglo possible en laissant un espace mais à un moment donné, s’il n’y a pas ou plus la place, il n’y a juste plus la place”, explique le vainqueur au terme de ce numéro de funambules. 

Sur cette course d’un jour, il a pu compter sur la présence de Mathieu Van der Poel, lequel a fait parler sa puissance pour étirer le peloton dans la préparation du sprint final. “C’était clairement un plus pour l’équipe. Il a pris un énorme relais pendant plusieurs kilomètres. En temps normal, il faudrait trois gars pour accomplir le travail qu’il a réussi à faire tout seul ici”. Puis il a pu compter sur Ramon Sinkeldam, et enfin sur son poisson-pilote du jour, Jonas Rickaert, qui l’a mis dans de bonnes dispositions avant qu’il ne produise son effort. “La Lotto-Dstny avait également un bon train. J’ai failli être surpris par (Mark) Cavendish et Edward Theuns mais j’ai réussi à trouver l’ouverture”.

« PARIS-ROUBAIX, UNE COURSE QUE JE RÊVE DE GAGNER UN JOUR »


Après La Panne, le voilà qui signe donc son deuxième succès de l’année en Belgique. “La Panne fait plus parler car c’est une course du calendrier WorldTour. Mais pour un sprinteur, gagner ici à l’Escaut est également prestigieux. Et ça donne de la confiance pour la suite”. Alors qu’il semble ne pas véritablement y avoir de patron du sprint mondial actuellement, comme il a pu y avoir Mario Cipollini, Erik Zabel, Alessandro Petacchi ou Mark Cavendish - liste non exhaustive - lors des dernières générations, Jasper Philipsen a-t-il le sentiment de pouvoir prétendre au statut d’homme le plus rapide du peloton à l’instant-T ? “Je n’en sais rien. (Fabio) Jakobsen, (Caleb) Ewan, (Dylan) Groenewegen… Ces gars sont super rapides et m’ont souvent battu. J’essaie simplement de gagner le plus de courses possible”.

Dimanche, le coureur de 25 ans se rendra sur Paris-Roubaix avec de l’ambition. “Ça me plait mais il faudra être sacrément fort. Mathieu (Van der Poel) est en super condition. S’il est en position de gagner, je l’aiderai, bien sûr. Mais je prendrai peut-être un coup d’avance si je le peux, comme je l’avais d’ailleurs déjà fait il y a deux ans. C’est une course que je rêve de gagner un jour mais de là à le faire…”. Car Jasper Philipsen se considère bien plus comme un sprinteur pur que comme un potentiel chasseur de Classiques. “J’essaie d’être de mieux en mieux sur les Classiques. Mais pour espérer y gagner, il faut faire partie des trois-quatre meilleurs de la spécialité et face à des gars comme Mathieu (Van der Poel), Wout van Aert ou Tadej Pogacar, c’est quasi impossible… Alors je vais d’abord continuer de me concentrer sur ce que je sais faire de mieux”.

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