Matteo Jorgenson peut tout faire

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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À force de voir Matteo Jorgenson en haut des classements de courses toutes bien différentes, il sera de bon ton de cocher son nom parmi les favoris. Mais ce vendredi, encore une fois, le coureur de la Movistar n’était pas forcément le plus surveillé au départ de l’E3 Saxo Classic. Et pourtant. "Sur le papier, il n'était pas l'un des favoris du jour. Mais c'est un coureur avec beaucoup de potentiel. Il ne fait que le montrer depuis le début de la saison", note Jürgen Roelandts, son directeur sportif. Le principal intéressé en sourit volontiers, mais lui ne se surprend pas. "Je pense que j'ai passé un cap cette année, je montre mon meilleur niveau. Pour moi ce n'est pas tant une surprise, je suis venu confiant ici. Je suis super content de ce résultat, c'était une super journée, j'ai été fort toute la course, pour moi c'est une belle progression".

Sa prestation sur la Classique belge l’a mené au pied du podium, derrière les trois ogres (voir classement). Malgré son relatif manque d’expérience, l’Américain voit des similitudes avec les courses qu’il dispute toute l’année. "Je ne pense pas que l’expérience soit inutile, rigole-t-il. C'est toujours pas mal de connaitre un peu les routes. Mais c'est surtout une question de positionnement, rester bien placé à l'avant. À Paris-Nice ce n'était finalement pas si différent, la première étape ressemblait beaucoup à une Classique, et je pense que j’ai bien réussi aujourd’hui encore". Sur ce plan, il peut compter sur son directeur sportif. "Il a déjà fait deux fois l'Omloop Het Nieuwsblad. Donc, il connait un peu les courses. Mais je peux un peu le guider sur les endroits exposés au vent ou sur le positionnement".

« IL N’Y A PAS DE RAISON DE CHOISIR »

Et finalement, ce sont surtout les sensations qui comptent. "Ce sont des détails mais il faut d'abord les jambes pour faire ça. Je connais ce type de course, je sais que ça peut se jouer sur des détails. Je ne suis pas surpris par sa prestation. Je savais qu'il en avait les jambes, mais entre le dire et le faire, c'est encore autre chose", ajoute Jurgen Roelandts. Les sensations étaient bien la meilleure arme de Matteo Jorgenson ce vendredi. "J'avais de super jambes ! Je me sentais vraiment bien dans les 20 derniers kilomètres, donc j'en ai profité pour attaquer dans les deux derniers kilomètres". Et provoquer la sélection finale pour s’envoler vers la 4e place. "Il avait dit qu'il voulait anticiper la bataille des ténors et à la fin, il est encore là. Chapeau ! On le voit souvent durant le printemps, une fois qu'un coureur est bon quelque part, il est bon un peu partout".

Car l’ancien coureur de Chambéry s’est déjà imposé à Green Moutain cette année, au Tour d’Oman. "J'essaie tout, Classiques ou courses à étapes. Pourquoi pas, il n'y a pas de raison de choisir pour le moment. C'est comme ça aussi qu'on devient un meilleur coureur". Jürgen Roelandts le voit bien continuer sur cette dynamique, peu importe le terrain. "Il est encore à la recherche de sa préférence. Je pense qu'il peut faire un Top 10 sur le Tour des Flandres s'il n'a pas de malchance, car ça fait partie du jeu. C'est chouette de voir Movistar devant sur ce type de course". Avant de retrouver les Flandres, Matteo Jorgenson part pour Nice, où il vit. "Après les Flandriennes j'irai au Romandie. Toutes les courses vont vite, il faut être super fort. Le plan était de faire les Ardennaises mais finalement on a changé d’idée". En Romandie, Matteo Jorgenson pourra encore prouver qu’il est un couteau suisse.

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