Jérémy Cabot, l’éternelle combinaison des doutes et des progrès

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Cette fois-ci, Jérémy Cabot est bien installé au sein du Team TotalEnergies, formation avec laquelle il dispute actuellement sa quatrième saison, sa sixième chez les pros si l’on y ajoute ses deux années chez Roubaix Lille Métropole. Longtemps passé par des hauts et des bas, notamment avec cette lourde chute lors de Liège-Bastogne-Liège l’an passé, il a depuis retrouvé ses jambes et sa place dans la ProTeam vendéenne. “J’ai un profil de rouleur-grimpeur un peu passe-partout qui me permet d’avoir toujours deux objectifs cette saison. D’abord, celui d’équipier bien sûr”, relate-t-il pour DirectVelo après s'être régalé à évoluer au côté de son leader Pierre Latour lors du dernier Paris-Nice. “Naturellement, on forme un bon binôme. J’adore faire le boulot pour lui ! Pierre est un mec vraiment adorable, qui est généreux, drôle… Il est vraiment incroyable. À la fin de ma carrière, je pourrai dire que j’ai été coéquipier de Pierre Latour et j’en suis fier”.

Ce rôle ne prive pas totalement l’Aubois d’avoir également quelques ambitions personnelles, et c’est là son deuxième rôle dans l’équipe : celui d’attaquant qui espère bien finir par trouver l’ouverture, lui qui avait bien failli réaliser un très gros coup lors du Championnat de France 2021 en passant non loin du podium (5e). “C’est bien d’être équipier mais le but est aussi d’essayer de saisir toutes les opportunités possibles. L’étape de vendredi (sur Paris-Nice, NDLR) aurait pu en être une, celle de samedi aussi même si c’était compliqué”. En effet, la semaine passée lors de « la Course au Soleil », l’ancien lauréat du Challenge BBB-DirectVelo - quinze victoires en 2019 avec le SCO Dijon ! - avait coché l’étape du vendredi, finalement annulée à cause des conditions météo jugées trop dangereuses - très fortes rafales de vent - puis il s’est retrouvé dans l’échappée du jour le lendemain, lors de l’étape qui se terminait au sommet du Col de la Couillole. “C’était une très grosse journée. On avait pour objectif de mettre quelqu’un devant même s’il y avait très peu de chances que ça arrive au bout. Je n’étais pas tout de suite devant et l’effort que j’ai fait pour rentrer m’est resté dans les jambes par la suite”.

« J’AI TENDANCE À ME TIRER MOI-MÊME VERS LE BAS »

L'ancien vainqueur de Paris-Troyes (1.2) espère désormais rester sur cette bonne dynamique, entre son rôle d’équipier et celui d’attaquant capable de tenter sa chance sur différents profils. “Bien sûr, si je gagnais une course pro, je serais le plus heureux des cyclistes, mais travailler pour un mec comme Pierre est vraiment jouissif également, insiste-t-il. J’ai trouvé ma place, l’équipe me fait confiance. Je suis sur Paris-Nice, sur le Tour des Pays Basque, normalement sur des Ardennaises aussi… C’est bien car je veux faire ces grosses courses WorldTour”. Être sélectionné sur certaines des courses les plus prestigieuses du calendrier lui donne confiance. “J’ai besoin de ça. J’ai tendance à me tirer moi-même vers le bas et j’ai besoin qu’on m’accompagne, qu’on me montre qu’on a confiance en moi”.

Il faut dire que, malgré son expérience (31 ans) et ses cinq saisons pleines chez les pros, d’innombrables victoires en Élites, Jérémy Cabot se remet très souvent en question. “C’est toujours pareil : quand tu gagnes des courses à un certain niveau, tu te retrouves ensuite sur des courses d’un niveau supérieur etc. Peu importe ce que tu as gagné avant, c’est toujours une énième remise en question et un nouveau challenge, même si tu fais mieux et que tu continues de t’améliorer. C’est pour ça qu’il y a du doute et de la difficulté. Tu fais une place sur une Classe 1 et du coup, derrière, on va te mettre en WorldTour. Mais c’est ce que je demande, c’est bien”.

 

 

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