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Lucas Aumeunier : « J’en avais besoin pour me relancer »

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Dimanche dernier, Lucas Aumeunier a décroché son premier Top 5 au niveau Élite à l’occasion de la première manche de la Coupe de France N2, la Vienne Classic (voir classement). “C’est une satisfaction personnelle. Ça fait quelques années que je suis dans le peloton et j’ai eu un peu de difficultés à franchir ce petit cap en Élite. J’ai tendance à pas mal douter. J’arrive à un âge où je commence à avoir envie de m’affirmer. J’en avais vraiment besoin pour me relancer, faire le plein de confiance et de motivation pour la suite. Ça me prouve que je peux me distinguer sur de belles courses“, explique au micro de DirectVelo le Creusois de bientôt 24 ans qui avait connu une reprise compliquée à l’Essor Basque où il était malade.

En cas de sprint, le sociétaire du CC Périgueux Dordogne était protégé avec son coéquipier Aurélien Pasquet. “On devait s’économiser au maximum. Comme la course n’était pas très sélective et que les sensations étaient bonnes, j’ai quand même suivi les coups dangereux sans trop m’exposer, pour soulager les collègues. Dans les deux derniers tours, lorsque j’ai senti que ça allait se conclure par un sprint, j’ai gardé un max d’énergie. C’était une arrivée qui me convenait avec 500 mètres à 5-6%. En 2021, j’avais fait l’erreur de lancer au pied et je m’étais écrasé. J’ai retenu la leçon et j’ai attendu. J’ai suivi le mouvement, je suis remonté au fur et à mesure. Mon seul regret est de ne pas m’être calé dans la roue de Théo (Menant). J’aurais pu espérer une 2e place, mais pas mieux en tout cas“.

AVEC THÉO MENANT AU FOOT À 10 ANS

Lucas Aumeunier est le fils de Didier, ancien sélectionné en équipe de France Juniors et Champion du Limousin. “Paradoxalement, mon père m’a toujours freiné, il ne voulait pas que je commence trop tôt le vélo même si ça me donnait envie de m’y mettre en le voyant depuis le bord de la route. Il avait envie de me préserver mentalement et physiquement. À 15-16 ans, je lui en ai reparlé et il était d’accord à ce moment-là“. Auparavant, l’habitant de Saint-Vaury jouait au foot avec… Théo Menant qui s'est imposé à la Vienne Classic. “J’étais dans la même équipe que lui. Il avait deux ans de plus que moi, mais j’étais surclassé. On est très proches. Lorsqu’il rentre de la Roche-sur-Yon, on fait en sorte de se voir“. Il est également voisin de Baptiste Vadic (Vendée U) et Nicolas Hamon (Team U LH). “On roule ensemble dès qu’on peut“. Par ailleurs, il travaille dans un centre de rééducation où une des cadres de santé est la mère de… Baptiste Vadic.

L’ancien pensionnaire de Creuse Oxygène Guéret et de l’UV Limoges-Team U 87 se considère comme un puncheur-sprinteur. “Les bosses de moins de 1 km me vont bien. Dès que ça dépasse 1 km, ça me dérange, mon mental n’est pas adapté. J’adore les efforts intenses et courts. J’ai de très bonnes valeurs de 30 secondes à 1 minute en bosse et au sprint sur des efforts lactiques. Je me débrouille aussi sur les sprints plats à condition d’être bien placé et emmené“. L’an passé, il a pu bénéficier de l’expérience de Romain Feillu. “Il a un profil qui se rapproche du mien. Il me fascine par sa décontraction. Il ne panique pas, c’est fou comme il est à l’aise pour remonter. Il sent le moment où il faut être placé. Pour ma part, j’ai vite tendance à m’affoler. J’ai essayé de beaucoup m’imprégner de ce que je voyais de lui“.

« IL ME MANQUE CE DÉCLIC »

Son prochain rendez-vous est le Grand Prix de Buxerolles ce dimanche. “Le profil ressemble à la Vienne, ça peut me convenir“. Il aura ensuite un week-end sans course avant de se rendre en Bretagne aux Boucles Guégonnaises. “Je me restreins à une course par week-end quand ce n’est pas à côté. J’ai peur d’accumuler de la fatigue et de m’écraser en cours de saison. Il ne faut pas être trop gourmand avec le boulot à côté. Ça m’apporte un équilibre, à condition de bien le gérer“. Son fil conducteur, comme celui de son équipe du CC Périgueux Dordogne, est la Coupe de France N2. "On vise au minimum le podium. Par chance, le profil des différentes manches me convient. Elles sont assez espacées les unes des autres, je peux organiser mes charges d’entraînement et mes autres courses pour être en forme le jour J. Je veux prouver que je suis capable d’être présent sur ces rendez-vous“.

Le lauréat du Prix de Marsac-sur-l’Isle (Toutes Catégories) l’an passé pense également à la Route Vendéenne, au Tour des Deux-Sèvres et au Tour des Landes. “Je veux gagner une Élite. Il me manque ce déclic pour être plus régulier et être considéré comme un bon amateur. Je ferai tout pour y arriver“. Il a également à l’esprit d’épauler ses leaders Titouan Margueritat et Clément Saint-Martin qui est de retour à la compétition. “J’y accorde beaucoup d’importance. Je prends du plaisir à courir collectif“.

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