Les derniers seront les premiers. Ce dimanche à Besançon, Léo Bisiaux, lanterne rouge de la finale de la Coupe du Monde de cyclo-cross Juniors conserve néanmoins le maillot rouge et blanc de leader du Challenge de l'UCI (voir le classement). "Je suis content de gagner la Coupe du Monde. Le dernier qui l'a gagnée, c'est Arnaud (Jouffroy). C'est avec lui qu'on fait toutes les reco. Je suis content pour tout ce que met François (Trarieux) en place pour le cyclo-cross, c'est énorme. On est parti une semaine en stage en Espagne, c'est assez rare. On rivalise largement avec les Belges. On pourra même jouer devant avec les Elites dans quelques années", commente-t-il à chaud pour DirectVelo. C'est justement en Espagne, à Benidorm, la semaine dernière qu'il a assuré sa victoire finale. Les 19 points marqués là-bas lui permettent d'en conserver 17 sur Yordi Corsus malgré son zéro pointé de Besançon. En effet, ce sont les quatre meilleurs résultats de la saison qui sont pris en compte.

Alors comment le Champion d'Europe a-t-il pu terminer si loin à une semaine du Championnat du Monde ? "Après le stage, j'avais de bonnes sensations. Je prends un bon départ, avec quatre ou cinq Belges. Je me suis un peu accroché avec l'un d'eux dans le virage en dévers. J'ai dû passer au poste car j'avais ma selle de travers, j'étais assez loin à 20-25" mais j'étais bien encouragé, j'ai réussi à remonter sur le groupe de tête. J'ai vu que ce n'était pas Corsus qui était devant et je savais que s'il ne gagnait pas, je gagnais la Coupe du Monde. Je me suis calé dans les roues pour récupérer un petit peu".

« CE QU'IL FAUT RETENIR, C'EST QUE J'ÉTAIS BIEN »

Mais la cloche du dernier tour va bientôt sonner le glas de ses ambitions. "J'ai pris un trou, ma chaîne s'est bloquée toute seule". Léo Bisiaux garde son sang-froid et pense déjà à Hoogerheide qui approche à grand pas. "J'étais assez loin du poste, je n'ai pas voulu faire un demi-tour en courant, sachant qu'il y a le Mondial la semaine prochaine". Le sociétaire du VC Riomois préfère alors savourer le dernier tour, assuré de remporter la Coupe du Monde. "Je me suis un peu amusé avec le public qui nous encourage toute l'année, j'en ai profité comme j'étais dernier alors que quand on est devant, on ne peut pas le faire. Même si c'est toujours embêtant de faire une course comme ça alors que tout le monde autour essaie de nous mettre dans les meilleures conditions".

Malgré cette contre-performance, Léo Bisiaux préfère relativiser. "Je gagne quand même le général. Ça fait deux week-ends que je ne fais pas mes meilleures courses mais je ne peux pas gagner tout le temps. Ce qu'il faut retenir, c'est que j'étais bien après une semaine de stage. Je pense que je suis prêt pour la semaine prochaine". Il a donc le regard tourné vers le Championnat du Monde. "Tout le monde m'attend mais il y a des Belges, des Hollandais, des Canadiens, des Américains. Van den Boer revient fort en fin de saison, c'est bien que d'autres gagnent, il n'y a pas que moi. Nous sommes plusieurs à pouvoir gagner, le niveau est homogène". Il pense être dans les meilleures conditions pour arriver aux Pays-Bas. "On sera sur place assez tôt, je vais pouvoir me reposer un peu. Il y aura le relais le vendredi qui va me permettre de voir le circuit.  On verra dimanche à 11h40 où je suis". Rendez-vous est pris.