Martin Groslambert : « Un rêve il y a encore quelques heures »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Un coureur de la Bourgogne-Franche-Comté peut en cacher un autre. L’année passée, Romain Grégoire avait dominé le Championnat de France Espoirs de cyclo-cross. Et son successeur est un voisin. Cette fois, à Bagnoles-de-l’Orne, c’est Martin Groslambert qui a décroché le maillot tricolore (voir classement), au terme d’une course où il n’a pas perdu son sang froid. "On est une région de cyclo-cross, on a Francis Mourey, on l'a tous regardé à la télé étant petits", sourit le nouveau Champion de France Espoirs de la discipline. Pourtant, sa saison n’a bien failli jamais commencer. Lâché par une structure française, il a hésité à la sortie de l’été à faire le bond en cyclo-cross. Mais avec l’appui du VC Ornans, Martin Groslambert a finalement tracé sa route jusqu’au maillot bleu-blanc-rouge. Il s’est confié à DirectVelo.

DirectVelo : Que représente ce titre pour toi ?
Martin Groslambert : C'est énorme, ça arrive une fois dans une vie peut-être. Ça va être énorme de le porter pendant un an. C'était un rêve il y a encore quelques heures, et là ça se réalise.

Comment s’est passé ton début de saison ?
Cette saison, c'était un peu une galère, je n'avais ni équipe, ni vélo, j'ai pensé ne pas faire la saison. J'ai repris plus tard que d'habitude, à Nommay j'avais une semaine d'entrainement dans les jambes, mais je voyais que j'arrivais à être avec les meilleurs. À Camors j'ai joué devant, et à partir de là je me suis dit que c'était jouable. Il ne fallait pas griller les étapes, ça paie aujourd'hui.

« C’EST LIMITE MIEUX COMME ÇA »

Comment se fait-il que tu n’avais pas d’équipe ?
Il y a des Teams français qui n'ont pas été réglo, on va dire. Je devais signer et on me l'a fait à l'envers, je me suis retrouvé sans Team. Donc j'ai cherché des sponsors individuels, je n'ai pas trouvé grand chose. Je me suis démerdé pour faire cette saison quand même. Heureusement j'ai le soutien du VC Ornans, mon club formateur, mon club depuis toujours. J'ai un staff autour de moi, qui a fait toute la saison avec moi. Ce n'était que du kiff, on partait, on rigolait, il n'y avait pas de pression. C'est limite mieux comme ça finalement, que dans un Team où l'ambiance n'est pas forcément celle-là.

Tu as été revanchard durant la saison ?
Ça donne de la force. Sur les courses je suis tout seul, avec mon club. Quand on arrive sur le parking en Coupe de France on se met tout au fond, et tous les Teams UCI sont devant à côté de la ligne. On se dit « ok ils sont mieux que nous, mais on ne fait pas moins bien qu'eux ».

Comme aujourd’hui !
Je savais qu'il fallait prendre un bon départ. On s'est tout de suite placé avec Rémi (Lelandais), Nathan (Bommenel) et Noé (Castille). J'ai déraillé deux fois avec mon deuxième vélo, c'est là que Nathan a pris un peu d'avance. Je savais qu'il ne fallait pas s'affoler, qu'on pouvait revenir sur la fin. J'ai fait mon effort petit à petit, sans faire d'erreurs. Je suis revenu, et j'ai essayé de tout de suite mettre le tempo et faire le trou. J'ai réussi donc il ne me restait qu'à être bien concentré techniquement, ne pas faire d'erreurs. Ça l'a fait !

« JE NE FERME PAS LA PORTE AUX PROPOSITIONS »

Est-ce que ce titre peut t’ouvrir des ambitions au Mondial ?
C'est dur à dire, je n'ai pas fait de Coupe du Monde, donc je ne saurais pas trop me positionner. J'avais été sélectionné à Zonhoven, mais j'étais malade cette semaine-là, donc je n'ai pas pu y aller. Mais quand je vois le résultat de Nathan, ça donne des idées. Je ne me fixe pas forcément d'objectif, juste réaliser une course propre à Hoogerheide, me donner à fond. C'est comme un Championnat de France, mais ce sera un Mondial (sourire).

As-tu des ambitions de voir au-dessus ?
Je ne ferme pas la porte aux propositions, mais ce sont les dernières années pour espérer passer chez les pros. Mais ça ne change pas grand chose, je continue à faire ce que j'aime. Après je verrai si on me contacte, moi je suis ouvert. Je n'ai pas fait du tout de route, moi c'est plutôt le VTT. Je suis 50/50 VTT-cross, mais je fais des meilleurs résultats en cross, je pense. Je prends beaucoup de plaisir en VTT donc je ne vais pas arrêter cette année. Je ne ferme pas la porte un jour si une équipe route toque à ma porte.

Tu restes malgré tout en études…
Je suis à l’IUT d’Annecy, en Génie Mécanique et Productique, dans une section aménagée, donc je peux m'entrainer. C'est bien d'avoir les études à côté, ça garde un cadre de vie. Je ne pense pas arrêter tout de suite, c'est important. Je rêve d'être pro mais je sais que c'est très dur d'y arriver, il faut beaucoup de sacrifices, donc je préfère garder les études à côté.

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