« Des photos tous les quinze mètres » pour les Espoirs français

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

L’équipe de France Espoirs fait toujours rêver. Pendant toute la semaine, les onze coureurs retenus par Pierre-Yves Chatelon ont profité de chaque instant lors du stage à la montagne. “C’était super, on a passé de bons moments”, résume Léo Kraemer (SCO Dijon) au micro de DirectVelo. Seul Louis Rouland (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme) avait pris part, en 2022, à ce rassemblement de pré-saison. Sans les treize Espoirs français membres d’une WorldTeam ou ceux qui ont donné priorité au Championnat de France de cyclo-cross, le sélectionneur national a dû ratisser large. “Les absents ont toujours tort. Ça peut être un tremplin pour les coureurs présents ici. Ils ont des chances d’être retenus pour des courses, sinon ils ne seraient pas là”, assure le sélectionneur national depuis le village vacances Fleurs et Neige situé dans la station de ski d’Aussois (Savoie).

AXEL HUENS AVEC SON VÉLO

Plusieurs des heureux élus ont été surpris d’être appelés. “C’est quelque chose d’être là. Je ne pensais pas être sélectionné, j’étais étonné et heureux. Ça montre que le travail paie”, apprécie Léo Kraemer. “Je ne m’attendais pas à l'appel de Pierre-Yves. C’était une belle surprise”, reconnaît Antoine Hue (VC Pays de Loudéac). “Je rentrais d’une sortie de vélo quand j’ai eu un appel d’un numéro inconnu. C’était un 06 alors j’ai quand même répondu. C’était Pierre-Yves”, sourit Nicolas Rousset-Favier (Vendée U).

Retenu l’an passé pour plusieurs courses, Axel Huens a dû convaincre sa nouvelle équipe, la Conti belge Circus-ReUz-Technord. “Ils n’étaient pas emballés pour que je reste cinq-six jours sans faire de vélo mais ils ont compris que je voulais être ici. L’équipe de France, c’est important pour moi”. Alors son entraîneur, Christophe Prémont, et Pierre-Yves Chatelon ont trouvé un terrain d’entente. Le Franco-Belge, qui va courir mi-février avec la WorldTeam Intermarché-Circus-Gobert, est venu… avec son vélo. Si le peu de neige aurait pu lui permettre de rouler sur la route, il s’est contenté de faire du home-trainer à plusieurs reprises.

UNE DES PLUS-VALUES DE L'ÉQUIPE DE FRANCE

En Savoie, les tricolores ont multiplié les activités physiques. “On a commencé par une séance de yoga le lundi soir en arrivant”, rapporte Pierre-Yves Chatelon. Elle était animée par Camille Bruyas, kiné et davantage connue pour être l’une des meilleures traileuses mondiales. “C’est une des plus-values de l’équipe de France, fait remarquer le sélectionneur. Ce n’est pas encore trop dans le « move » des équipes pros. C’est intéressant”.

Jusqu’à leur départ ce samedi, ils ont enchaîné marche à pied au Fort Victor-Emmanuel et au monolithe de Sardières, une randonnée en raquettes au refuge de la Dent Parrachée, du ski de piste puis de fond. Autant dire qu’ils étaient bien entamés à leur retour chaque jour à l'hébergement. “On n’est pas cramé mais c’est usant. Ce n’est pas le même type d’effort que le vélo. J’ai été malade la semaine dernière alors ça réoxygène”, confie Pierre Thierry (Morbihan Fybolia GOA). “On n’est pas forcément habitué à marcher cinq ou six heures”, dit Antoine Hue. “On ne travaille pas les mêmes muscles, c’est bénéfique”, assure Paul Hennequin (Nice Métropole Côte d’Azur). “Avant de venir, les gars croient qu’ils ne vont pas bosser car ils n'ont pas leur vélo. Mais en fait, ils travaillent plus. Ils finissent par éliminer les graisses et les excès des fêtes”, sourit Pierre-Yves Chatelon.

« ON ÉTAIT LÀ POUR KIFFER »

Les Bleus sont repartis de Maurienne avec des souvenirs, aussi bien dans les têtes que dans leur téléphone. “On n’a pas ça en Bretagne. On fait des photos tous les quinze mètres, il y a de beaux paysages”, lâche Antoine Hue au retour de la sortie raquettes. Paul Hennequin s’est régalé pour sa grande première avec un maillot de l’équipe de France sur le dos. “Ça permet de bien discuter. Je ne connaissais personne, il y avait un noyau breton, ça s’est super bien passé”.

Dans un milieu où les places sont chères, ils sont venus sans arrière-pensée. “On a bien rigolé, on a fait des petites bêtises lors de la sortie en raquettes, se marre Nicolas Rousset-Favier. Ça change du vélo où il y a toujours un esprit de compétition, même en stage. Là, on n’a rien à montrer, on était là pour kiffer”. Aussi bien avec la partie sportive que lors des activités proposées à leur hébergement par l'animateur Manu, la jeune garde tricolore n'a pas eu le temps de s'ennuyer en Haute-Maurienne. 



Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Paul HENNEQUIN
Portrait de Antoine HUE
Portrait de Axel HUENS
Portrait de Léo KRAEMER
Portrait de Nicolas ROUSSET-FAVIER
Portrait de Pierre THIERRY