Le programme d'un Championnat de France sur piste ne se construit pas par hasard. Il doit répondre à plusieurs objectifs, à commencer par l'intérêt sportif. C'est pour répondre à cet objectif que le Championnat Elite a été déplacé au mois de janvier et de ce côté là, les pelotons fournis prouvent que l'idée était bonne. "Les meilleurs ont répondu présent, ça roule fort, ça répond à l'objectif sportif et d'attractivité. Les meilleurs de l'équipe de France et des routiers sont venus", apprécie François Lamiraud, le manager piste de la FFC. Dans le cadre de cet objectif sportif, la place des épreuves olympiques dans le programme ne tombe pas non plus par hasard. "C'est le fruit du travail avec les entraineurs nationaux. Il n'y a pas de concurrence quand il y a une épreuve olympique pour permettre un travail qualitatif dans ces disciplines pour les coureurs, surtout pour une année charnière dans la préparation olympique". C'est ainsi qu'il y a un jour de récupération entre la poursuite par équipes, l'Omnium et l'Américaine.

Mais il n'y a pas que le sportif. "Il faut ensuite tenir compte des paramètres des organisateurs, de la télé", poursuit l'ancien recordman de France de l'heure. Et pour mettre de l'huile entre tous ces rouages, la Direction des Événements et de la Règlementation Sportive (la DERS) joue son rôle. "Aude Lefort de la DERS travaille beaucoup pour trouver un consensus entre les différents acteurs et les entraîneurs nationaux". Les acteurs locaux ont aussi leur rôle pour que la sauce prenne. "Il y a un travail de collaboration avec le comité régional des Hauts-de-France qui a mis en place autour de l'événement un volet développement autour des activités du vélo, des boutiques, des expo, la venue des écoles primaires le mercredi". Les enfants ont su mettre de l'ambiance pour la poursuite par équipes. De son côté, le vélodrome Le Stab' "a mis en place un quartier VIP, une ambiance sonore, il y a des ingrédients pour donner une bonne ambiance".

« ON Y A SECRÈTEMENT PENSÉ »

Mais dans ce programme étalé sur cinq jours, il a aussi fallu faire de la place. C'est le scratch, non-olympique, qui en a fait les frais et qui est rayé du programme chez les Elites. Nicolas Hamon va rester Champion de France en titre pendant quelques années. Il existe pourtant une discipline olympique absente du programme, la vitesse par équipes. "On y a secrètement pensé mais on ne l'a jamais mise sur la table. S'il y a la capacité pourquoi pas", avance le technicien.

En revanche, la poursuite par équipes a bien eu lieu. Le jour choisi, le mercredi, a lui aussi une raison sportive. "Ça nous a permis d'intégrer des Juniors surclassés dans les équipes (il y en avait trois chez le comité Centre-Val de Loire des Championnes de France, NDLR) avant qu'ils partent à Apeldoorn pour "The Next Generation" de ce week-end. Ça leur permet de s'étalonner et de leur donner une idée de la marche à gravir en arrivant chez les Espoirs", ajoute François Lamiraud qui est convaincu que le Championnat de France au mois de janvier répond à tous les objectifs donnés. "C'est un coup d'essai, on prend la température mais c'est une bonne idée".