Charlie Quarterman : « Ça m'a changé mes vacances »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

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Charlie Quarterman a obtenu la bonne nouvelle qu’il attendait depuis si longtemps. L’ancien pensionnaire de Trek-Segafredo a retrouvé un contrat chez les professionnels au sein de la ProTeam italienne Corratec (lire ici). “Je l’ai su mi-octobre quand j’étais en vacances en Norvège. C’est la première fois depuis août 2021 que je me sentais vraiment détendu. Je ne peux pas décrire comme ça me fait du bien, de même pour ma copine qui vit tout ça avec moi. Ça m’a changé mes vacances. C’est la fin d’une très longue histoire“, souffle à DirectVelo le Britannique de 24 ans.

Il était en contact avec une autre ProTeam depuis juillet. “Mais je n’avais toujours pas de réponse au mois d’octobre. J’ai commencé à demander ailleurs. C’était un peu en dernière minute et j’ai eu la réponse de Corratec assez rapidement. Je n’ai pas hésité. J’ai parlé avec mon agent et des amis qui connaissaient le management. Pour leur première année en Continental, ils ont gagné pas mal de courses, ça m’a donné de la confiance. Une fois que je savais de quoi il s’agissait, j’étais très content d’accepter l’offre“. La formation italienne compte 20 éléments. “Il y a de très bons coureurs comme Valerio Conti ou Attilio Viviani. Mais il n’y a pas de grands leaders comme chez Trek. Ça me permettra de prouver ma valeur. Je dois assurer ma place chez les pros. Je ne pourrai pas me permettre de redescendre au niveau amateur“.

« LE NIVEAU POUR FAIRE BEAUCOUP MIEUX »

Charlie Quarterman sort d’une année en N1 chez Philippe Wagner Cycling. “Ça court très différemment des pros. En France, j’ai été surpris du très bon niveau physique. Je pensais que ce serait plus facile après le WorldTour. Il y a beaucoup plus d’accélérations et moins de contrôle entre les équipes. C’est risqué d’attendre la fin de course. Tu ne sais jamais quand la bonne échappée va partir et si ça va revenir. Ce n’est pas simple d’être devant à la fin même en étant en forme. J’ai l’impression d’avoir gaspillé énormément d’énergie en suivant les mauvais coups. Il faut rester constamment attentif, on ne peut pas se reposer sur ses coéquipiers“.

Il n’a obtenu qu’une seule victoire dans l’Hexagone à l’occasion du chrono du Tour du Loiret en mai (voir sa fiche DirectVelo). “Ça me déçoit un peu. Je pense que j’avais le niveau pour faire beaucoup mieux. Je n’ai pas eu ce déblocage mental, surtout en début d’année où j’étais vraiment en forme. Je sortais de deux ans où je roulais uniquement pour les autres et où on me disait ce que je devais faire. Avoir plus de liberté est à la fois une bonne et une mauvaise chose. J’avais du mal à avoir confiance et lancer le sprint au bon moment. J’ai eu un certain nombre de 2e places, je ne sprinte pas trop mal, mais pas aussi bien que les meilleurs en France“.

« UN DEUXIÈME CONTRAT CHEZ LES PROS NE SE GAGNE PAS COMME ÇA »

Son expérience chez les amateurs l’a également endurci. “Avant, je ne me rendais pas compte de la chance que j’avais d’être pro. Je prenais tout à la légère. Il y a un confort, tu vois ce que ça fait d’avoir tout autour de toi. Mais il ne faut pas oublier d’où tu viens, c’est ce que j’ai vu cette année. Un deuxième contrat chez les pros ne se gagne pas comme ça“. Il compte mettre toutes les chances de son côté en 2023. “Je sais à quel point c’est important de tout donner pendant les courses ainsi qu’avant et après à la maison. Ça va être une année à fond. 2022 m’a fait comprendre qu’il fallait être bien entouré chez soi et être suivi par un ostéo, un kiné, un masseur, un psychologue…. Tu passes la plupart du temps chez toi et c’est là que tu fais la différence. En course, on a tous les mêmes conditions dans l’équipe“.

Voisin de l’Italie, Charles Quarterman habite en Haute-Savoie et parle couramment le français en plus de sa langue natale. “Le but de cet hiver sera aussi d’apprendre l’italien. Mais ça ne me dérange pas car c’est mon endroit préféré pour les vacances“, sourit le Britannique dont l’équipe est basée en Toscane. Ayant acquis ce lundi le statut ProTeam (lire ici), Corratec candidate bien évidemment à une invitation au Tour d’Italie. “Ce ne sera pas facile comme on n’a pas encore fait nos preuves. Mais si on commence bien notre saison, ça pourrait devenir possible“.

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