Steve Chainel : « Je cours en profitant de chaque seconde »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

C’était la première de la dernière pour Steve Chainel. Après avoir annoncé qu’il s’agissait de son ultime saison dans les sous-bois, le coureur du Cross Team Legendre a participé à l’ouverture de la Coupe de France à Nommay, ce week-end. 4e la veille, il a ce dimanche terminé au sixième rang, après avoir longtemps joué une place sur le podium (voir classement). Mais son enthousiasme est loin d’être affecté, et l’ancien professionnel sur route s’est confié auprès de DirectVelo sur ce début de cette saison, la dernière, mais aussi sur ce premier week-end de Coupe de France et sur son futur à court terme.

DirectVelo : Quel est ton sentiment ce dimanche ?
Steve Chainel : C'est la Coupe de France, c'est aussi bien que des étrangers viennent, ça rend la course encore plus homogène. Mais que dire à part que je me donne à fond, que je donne tout ce que j'ai dans le ventre... Les jambes sont là, je suis propre techniquement. J'essaye de jouer avec mon expérience. Je ne peux pas être déçu, ça ne se joue pas à grand-chose, et là c'est le cas pour la boite.

« J’AI JUSTE ENVIE DE ME FAIRE MAL À LA GUEULE »

Tu as connu deux scénarios différents ce week-end...
Contrairement à hier, où je suis monté en pression au fur et à mesure des tours, cette fois-ci je savais qu'avec un parcours plus rapide il fallait être devant assez vite. J'ai essayé de suivre Kuypers, je me suis mis dans le rouge. Sandy (Dujardin) m'a fait très mal et m'a remis dans le rouge. Je savais que j'étais 3e donc je me suis encore mis dans le rouge. C'est rentré ensuite et je me suis mis, encore, dans le rouge pour les suivre... Psychologiquement, c'est plus dur qu'hier parce que je perds des places, mais rendez-vous à Camors ! 

Il s'agissait de ta dernière à Nommay...
C'est ma dernière à Nommay sur le vélo, mais je reviendrai accompagner tout le monde. Je ne pense pas à la fin. C'est un peu tout le monde qui me rappelle mon âge, que c'est ma dernière... Je le sais très bien. Je suis un peu libéré, je cours en profitant de chaque seconde et ça marche. Mais j'ai juste envie de me faire mal à la gueule, c'est le cas toute la semaine à l'entrainement et dans la vie, je ne lâche rien. Et je m'éclate.

« JE NE VEUX PAS DE LA PITIÉ »

Es-tu au niveau espéré ?
Disons que je pensais être un peu en retard car je n'ai pas beaucoup couru sur route en juillet, août et septembre. Le planning avec Eurosport était assez chargé, je voulais faire pas mal de jours pour être tranquille cet hiver. Finalement j'ai de la fraicheur. On a mis en place des choses techniquement, avec le Team. On a fait trois séances où on se bouscule. L’année dernière je faisais des petites fautes et c'était peut-être dix secondes de perdues sur l’ensemble de la course. Alors qu'aujourd'hui je me sentais très propre. J'essaye d'être un peu plus au millimètre alors que j'ai toujours été je-m'en-foutiste. Là j'optimise ce que je peux, je suis à mon niveau sur la puissance et le travail, ça fait 20 ans que je suis à ce niveau donc je me connais à peu près. Il faut composer avec la fatigue, la vie autour. Je ne suis pas à plaindre, j'ai des conditions optimales. On a tout pour réussir, il faut juste penser à pédaler et c'est ce que je fais.

Es-tu candidat pour Namur ?
Non, car je commente, déjà. Puis je reste sur trois abandons là-bas, ce n'est pas vraiment un parcours qui me correspond. Après, un Championnat d'Europe est difficilement refusable. Mais il faut composer avec la vie d'à coté, donc je n'irai pas. Mais il y a de belles manches de Coupe du Monde à aller chercher. J'ai envie d'aller décrocher ce Top 20 pour être au Championnat du Monde, je ne veux pas de la pitié ou qu'on me donne une sélection pour services rendus, je m'en fous complètement. Je veux aller la chercher à la pédale. Donc j'ai les cartes en main. 

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