Donavan Grondin et Benjamin Thomas avaient des ailes

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

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Ambiance folle ce dimanche après-midi dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, preuve qu’une épreuve longue de 50 km peut galvaniser le public pendant près d’une heure. Donavan Grondin et Benjamin Thomas ont offert à l’équipe de France le titre mondial sur l’américaine. Chose rare, la victoire étant déjà acquise, ils ont même pu savourer dans les derniers des 200 tours. “Ce n’est pas toujours comme ça, sourit, au micro de DirectVelo, Benjamin Thomas. C’était vraiment exceptionnel dans les derniers tours, on ne pensait même plus à la course, on voulait juste profiter et kiffer”.

Le duo tricolore a fait la course quasi-parfaite même s’il a eu un peu de mal à rentrer dans son Championnat du Monde. “La course a mis un peu de temps à se lancer pour nous, reconnaît l’habituel coureur de Cofidis. Nous sommes partis derrière, on a pris des vagues avant de se mettre dedans. Nous avons eu du mal à nous trouver au début. Moi, j’avais la tête dans les nuages, j'avais du mal à me mettre dedans au lendemain de l’omnium”. Après sa médaille d’argent ce samedi, le Tarnais avait reconnu être fatigué par sa saison. “Je l’ai remotivé ce matin, rapporte Donavan Grondin. On voyait hier qu’il n’était pas dedans au début et il va chercher une médaille à l’expérience. Il a une calculatrice dans la tête”.

Le Réunionnais a pris la 3e place du deuxième sprint, après 20 tours, pour mettre la France dans le match. “Au début, on a joué les sprints pour revenir. Quand on a vu qu’on était dans le Top 3, on s’est dit qu’on était rentré dans la course”, dit le pensionnaire d’Arkéa-Samsic. Les tricolores passent en tête, devant les Pays-Bas, à 120 tours de l’arrivée, après une victoire au sprint de Donavan Grondin. “Dino (Donavan Grondin) a fait des énormes sprints, il m’a mis en confiance, dit Benjamin Thomas. Il me disait que ça allait alors que je voyais les adversaires ouvrir de plus en plus la bouche”. Et le public s'enflammer.

« IL GAGNAIT AVEC 20 MÈTRES D’AVANCE »

Donavan Grondin n’en a pas raté une miette malgré l’effort. “Ça nous poussait tout au long de la course, à chaque sprint on entendait la foule qui gueulait de plus en plus. Ça donnait des ailes”. Il a même eu peur de trop en faire en raison du soutien du public. “Benjamin s’est enflammé sur quelques sprints, il gagnait avec 20 mètres d’avance. Je lui ai dit de regarder derrière lui, tous les efforts comptent. On a bien géré la fin”. En tête à mi-course, les Français ont ensuite continué de gagner des sprints. Mais l’Australie passe en tête à 56 tours de la fin, en doublant seule le peloton.

Tout se joue à la suite d’une accélération italienne après un sprint. “Quand les Italiens y sont allés, il fallait suivre, assure Benjamin Thomas. Ils n’avaient encore pas bougé. Tout le monde avait fait des efforts juste avant. Des équipes avaient attaqué, nous, on s’était fait ramener. J’ai dit à Donavan de suivre l’Italien s’il pouvait y aller. Il l’a fait et on a fait l’écart”. Le Portugal puis la Belgique accompagnent ce bon coup. “Après, c’était de la gestion. Nous étions confiants pour la suite si on arrivait à doubler le peloton”. Il faudra attendre le 182e tour pour y parvenir. La France file alors vers le titre aux cris des “allez les Bleus !”. “Il fallait ensuite ne pas exploser et éviter un accident”, glisse Benjamin Thomas.

Ce qu’ils ont réussi à faire parfaitement tout en profitant du moment au maximum. Les médaillés de bronze de Tokyo ont forcément été interrogés sur les prochains JO de Paris, à domicile. “Ce titre reste une belle référence mais on ne va pas s’enflammer, prévient Benjamin Thomas. Ça roulera plus vite aux JO, on aura des adversaires différents. Là, le contexte est particulier. Nous sommes en fin de saison, il y a des coureurs fatigués”. Donavan Grondin et Benjamin Thomas ont bien mérité un peu de repos, et surtout de fêter ce titre mondial.

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