Loris Trastour : « Ça ne me manque pas »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Loris Trastour n'est plus coureur cycliste. Le Haut-Savoyard de 21 ans n'a pas disputé la moindre course depuis le mois de juin et le Tour du Pays de Montbéliard. Et l'ancien vainqueur de la Bernaudeau Junior n'a pas l'intention de remettre un dossard. Le désormais ex-sociétaire de Tudor a choisi de donner priorité à ses études en Master d'ingénierie du sport. Il explique son choix à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu choisi d'arrêter la compétition après seulement quelques mois en Continental ?
Loris Trastour : Je suis très content de mon expérience chez Tudor. Ça s'est très bien passé. Mon arrêt n'est pas du tout lié à cette équipe. Mais en septembre 2021, j'ai commencé un Master. C'est un autre monde par rapport à la Licence. Ça devenait compliqué de faire des études et du vélo. C'était toujours la course pour faire les deux, aller rouler le midi etc. En avril, j'ai fait un stage de 40 heures par semaine chez BMC. C'était prenant. Je pensais que ça allait mieux se passer pendant l'été. J'ai fait une pause pour voir si ça allait me manquer, et au final j'ai décidé de poser le vélo.

« PAS PRIS CETTE DÉCISION EN UNE MATINÉE »

Avec un peu de recul, tu ne regrettes donc pas ce choix ?
Ça ne me manque pas. Cette année, je suis en Master et c'est quand même plus facile d'étudier sans le vélo à côté. Je n'ai qu'à penser aux études. Dans le monde du vélo, il faut du physique et du mental. Moi, j'avais un moteur pas exceptionnel mais correct (voir son palmarès). En revanche, je n'avais peut-être pas le mental.

C'est-à-dire ?
Je laisse ma place à ceux qui sont faits pour ça. Il y a beaucoup de sacrifices à faire quand tu es cycliste. Je n'avais plus l'envie d'aller faire du vélo tous les jours. J'ai des potes qui ne font que ça. Si tu leur enlèves le vélo, leur vie s'effondre. Moi, il fallait que je parte vers autre chose. Ce n'est plus ce que je voulais mais bien sûr, je n'ai pas pris cette décision en une matinée. J'en ai beaucoup parlé avec mes proches, mon père notamment. 

« JE REMERCIE LE VÉLO »

Que t'a-t-il dit ?
Il a connu ça (Olivier Trastour a été professionnel chez Jean Delatour et AG2R Prévoyance, NDLR). Il m'a dit que ce n'était pas parce que je n'allais pas passer pro que je ne serai pas heureux dans la vie. L'essentiel reste d'être épanoui. Je ne suis pas sûr que je l'aurais été même en étant pro. Je ne regrette pas d'avoir pris l'autre voie. 

Tu auras vécu de belles choses dans le vélo...
Je n'ai pas de regrets mais j'y pense souvent. J'ai vécu des moments fous grâce au vélo, j'ai fait de belles rencontres. Il y a bien sûr des moments pas marrants, comme quand tu roules sous la pluie ou quand tu ne sais plus ton prénom après une course. Souvent, les anciens disent que le vélo est une école de la vie. Tu réponds « ouais, ouais d'accord ». Mais en fait, c'est totalement ça. Ça t'apprend plein de choses pour la vie de tous les jours, à mieux encaisser les choses par exemple. Je remercie le vélo pour ça, je n'ai pas perdu mon temps.

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