Victor Guernalec : « On a vite fait de perdre la bonne spirale »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Victor Guernalec n'aura pas le temps de douter. Vainqueur d'Annemasse-Bellegarde fin mars, il a depuis enchainé plusieurs places d'honneur, mais avec une chute en cours de route au Trophée Roger Walkowiak, en Coupe de France N1. Sur sa première course par étapes de la saison, au Circuit de Saône-et-Loire, il a scoré ce dimanche, en s'imposant dans un sprint à trois (voir classement). Le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme est bien monté en puissance durant le week-end après avoir pris la 3e place ce samedi. Il l'admet pourtant, il n'était pas dans une forme olympique et pensait presque à se remettre en question. Heureusement, ce dimanche, tout est rentré dans l'ordre. Victor Guernalec est revenu avec DirectVelo sur ce soulagement de n'avoir pas laissé le doute l'envahir.

DirectVelo : C'est encore une victoire pour toi !
Victor Guernalec : Je suis trop content de gagner. C'est une année de fou. C'est ma quatrième victoire de la saison. C'est vraiment une satisfaction. Quand je vois les jambes que j'avais hier, je n'étais pas du tout serein. J'ai eu une très bonne dynamique depuis le début de saison mais je suis tombé au Walkowiak. Après il y a eu la Coupe de France Chrono, pendant deux semaines je n'ai pas eu de grands résultats. Des fois on a vite fait de perdre la bonne spirale. Je n'avais pas des jambes fameuses hier, ça m'a un peu mis en dép'. Je me suis dit "peut être qu'il faut que je me repose la semaine prochaine", je me suis remis un peu en question. Hier on ne s'est pas stressé avec les gars, le but était que Joris (Chaussinand) gagne le général.

Comment vous y êtes-vous pris ?
On a tenté, on a fait le boulot pour lui dans le GPM hyper raide à 20-30 km de l'arrivée. Joris est parti avec Cowan. Moi j'étais en contre avec Arthur Blanc. Mais au final tout s'est regroupé. Ce matin en venant en voiture, on a pris le temps d'aller repérer la montée finale et la descente parce qu'il y avait énormément de virages. Moi je savais qu'il fallait en garder pour la dernière bosse. Il y avait quelques échappés devant et j'ai tout mis, je les ai doublés et je me suis retrouvé seul dans la descente. Bien que j'aie repéré, les motos me gênaient dans la descente, il y avait Théo Thomas et Joris derrière et à un moment donné les motos me freinaient, elles étaient juste devant moi et elles ont tourné. Même si j'avais repéré, je les ai suivies. Je devais avoir 6-7" d'avance et je suis passé à 2-3". Théo Thomas est rentré et Joris a un peu roulé jusqu'à la ligne. Théo Thomas a essayé d'en mettre une petite à 500 m. Ça s'est fait au sprint à la patte et je dépasse Thomas dans le final.

« JE NE PENSAIS À RIEN »

Vous êtes donc arrivés à trois pour la victoire ?
C'est ça, avec Théo et Joris. Pendant toute la descente, je me retournais. Mais avec le maillot de Joris, de loin par manque de lucidité je pensais que c'était Jamet. Joris a essayé de jouer pour moi pour la victoire d'étape. Malheureusement j'ai suivi les motos. Si j'avais été seul jusqu'à la ligne, j'aurais tout mis et ça l'aurait fait. Mais du coup ça s'est regroupé. À ce moment là on ne pouvait plus trop se découvrir et on a été obligé de faire le jeu du chat et de la souris. Au moins il y a le point positif de gagner l'étape, mais c'est vraiment dommage pour Joris car c'était le plus fort de la course sur tout le week-end. Il montre à tout le monde qui il est et pour lui ce n'est que le début, il va faire de très belles choses.

Avez-vous joué en équipe ?
On s'est emmené sans s'emmener dans le final parce que c'était un peu des pif paf. Ce n'était pas évident. On a relancé au 250 m au dernier virage. Théo Thomas a contré pour lancer son sprint et je pense que j'avais plus de fraicheur que lui à la fin et ça s'est joué là-dessus. Ça s'est fait à l'endurance.

Comment voyais-tu le match avec Théo Thomas ?
C'est un client sur ce genre d'arrivée mais peut être que j'avais plus de confiance. Cette année j'ai joué la gagne sur des sprints en fraicheur, j'ai pu gagner face à des mecs plus rapides. Je ne suis pas sprinteur du tout mais les sprints de cramés, c'est ce que je préfère. Thomas était très fort aussi, c'était kif kif mais j'ai fermé les yeux et je ne pensais à rien à part appuyer sur les pédales et ça l'a fait.

« J'AI TENDANCE À COGITER »

Tu allais donc bien mieux que la veille...
J'avais de meilleures jambes, oui. Hier je n'étais pas bien. J'ai un peu fait de la merde à l'entraînement cette semaine. J'avais dit à mon entraîneur de me laisser tranquille cette semaine parce qu'il y avait eu la Coupe de France Chrono et je n'avais pas bien récupéré. Au final j'ai voulu en remettre et en remettre car on n'avait pas pu s'entraîner pendant trois jours avec le Chrono 47, pour favoriser la récupération. Lundi j'ai mis de la charge, mardi j'ai fait 5h30 et je n'ai peut-être pas récupéré suffisamment et hier j'ai eu un jour sans. Mais au final je fais quand même 3e de l'étape.

Pourtant tu parlais de te remettre en question...
Je me suis peut-être trop habitué à avoir de bonnes jambes depuis le début de saison. Et du coup dès que je commence à avoir un jour moyen, j'ai tendance à cogiter alors qu'en fait ça se fait juste au mental. Ça me servira de leçon et ça me dit que même si je ne suis pas bien, il faut que je me batte. Et c'est d'ailleurs ce que j'ai fait hier. Il faut que je continue comme ça.

Quel est le programme maintenant ?
Je vais me reposer deux ou trois jours. J'ai deux copains qui viennent de Bretagne en vacances. Donc on va faire du vélo, on va profiter. Sans faire de la merde, bien sûr (sourire). Après il y aura Arbent-Bourg-Arbent puis deux ou trois jours de récupération à nouveau. Puis je vais bien bosser pendant quinze jours pour l'Alpes Isère Tour. Ça va être top.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Victor GUERNALEC