Ugo Fabries : « C’était presque déjà plié »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Ugo Fabries arrivait sur les routes de la Classique des Alpes avec des ambitions et la conviction qu’il était capable de briller. D’ailleurs, il s’était bien préparé pour l’événement, et pas que sur le vélo. “Je n’étais jamais venu ici mais j’avais bien regardé Google Maps pour ne pas être surpris dans les descentes. J’avais bien étudié le profil des cols également. Mes derniers bons résultats m’ont mis en confiance. Je savais que cette course me correspondait. Je voulais avoir enfin une victoire ou un podium, ce qui me manque depuis le début de saison”. Malheureusement, le Toulousain n’a pas connu un scénario de course favorable avant d’attaquer les cols au programme de la journée, lorsqu’une trentaine de concurrents se sont retrouvés à l’avant, en deux temps. “Je n’étais pas surpris car il s’était passé la même chose l’année dernière mais ce qui est dommage, c’est qu’on s’est en partie enterré à l’arrière avec des mecs qui ne voulaient pas rouler car ils avaient des coureurs à l’avant. Du coup, on a lancé la course assez tard dans le peloton”.

Après qu’il y a eu un premier “bon écrémage” dans l’ascension du Mont Tournier, la première de la journée, le peloton a temporisé. “On a perdu du temps jusqu’au pied du Mont du Chat alors que c’était un moment de la course où l’on aurait dû en reprendre. On a lancé la course un peu tard… Au pied du Mont du Chat, c’était presque déjà plié pour la gagne lorsque ma course a vraiment commencé”, regrette-t-il en faisant défiler dans sa tête le scénario de la course en même temps qu’il en contait l’histoire. “Mais il restait deux places sur le podium à jouer”.

INCAPABLE DE SUIVRE LÉO BISIAUX DANS LE MONT DU CHAT

Alors, il a pris l’initiative d’attaquer le premier dans la plus réputée des ascensions de l’épreuve. “Léo Bisiaux m’a accompagné pendant trois bornes. Puis j’ai commencé à ne pas être bien, j’avais trop chaud… Il était trop fort pour moi et il est parti. Il me restait encore six bornes à faire jusqu’en haut, sachant qu’il restait aussi le Banchet, il fallait y arriver entier… On a basculé à six et ensuite, mon but était de faire le Banchet à bloc pour essayer de partir seul mais finalement, on était encore trois en haut puis un quatrième est même rentré dans la descente”.

Tout semblait encore possible face à Maxime Decomble revenu de l’arrière, Paul Magnier et l’Américain Jesse Maris, pour s’offrir une place sur le podium. C’était sans compter sur un coup du sort en toute fin de course. “Malheureusement, j’ai crevé de la roue avant à quatre kilomètres de l’arrivée. J’ai quand même pu rouler mais j’ai fini avec trois bars… J’ai fait ce que j’ai pu. J’y croyais quand même”. Finalement, l’Occitan se contente d’une place bien frustrante, celle au pied du podium (voir classement). “Entre la troisième et la quatrième place, il y a un monde d’écart alors je suis déçu car encore une fois, comme sur deux étapes du Tour du Pays de Vaud, je ne passe pas loin. Mais je viens de faire deux gros week-ends et j’ai montré que ça allait. C’est déjà ça…”.

UNE NOUVELLE PREUVE QUE SA PLACE EN ÉQUIPE DE FRANCE ÉTAIT MÉRITÉE

La semaine dernière en effet, Ugo Fabries s’était déjà illustré avec, cette fois-ci et pour la première fois, le maillot des Bleus sur le dos, lors du Tour du Pays de Vaud, manche suisse de la Coupe des Nations. “C’était peut-être une surprise pour pas mal de monde que je sois en équipe de France. Je ne méritais peut-être pas ma sélection au moment d’être pris mais depuis, j’ai montré que finalement, j’avais bien ma place. C’est déjà un bon point, je suis content”. Avec cette nouvelle belle prestation, se voit-il présent au prochain Championnat d’Europe ? “J’aimerais beaucoup car je sens que je suis capable de faire quelque chose. C’est dans un coin de ma tête, bien sûr. Je serais quand même déçu de ne pas y être. Même si ce n’est pas pour un résultat, je pense pouvoir aider le collectif. Et d’un autre côté, je ne sais pas si je me sens encore légitime”, contre-balance-t-il, comme perdu dans ses pensées. “Mais si j’y suis, ce sera une grande satisfaction. Porter le maillot des Bleus, c’est spécial, ça donne des ailes”.

S'il n'est pas retenu, il disputera le Tour du Carmausin-Ségala, à domicile, face aux meilleurs Français lors de la quatrième manche de la Coupe de France Juniors. Une autre occasion de briller et de confirmer des résultats qui le propulsent actuellement dans les hauteurs du classement du Challenge Morphologics-DirectVelo. “C’est vrai que ça va très vite, c’est spécial. Mais j’étais préparé mentalement car je m’en sentais capable. Ce n’est pas pour me déplaire, c’est plutôt agréable”

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